JO 2024 : le surfeur Jérémy Florès s’exprime au sujet de la situation à Teahupo’o

Jérémy Florès entouré de Kauli Vaast et Vahine Fierro lors de leur qualification pour les épreuves de surf de Paris 2024 (Photo : archive/Facebook Jérémy Florès).
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Plus que jamais suite à l’incident de la barge qui a détruit des coraux, la situation reste très tendue quant à l’organisation des épreuves de surf des JO de Paris 2024 à Teahupo’o.

De plus en plus de voix s’élèvent. Ce mercredi 06 décembre 2023, le surfeur français Jérémy Florès, victorieux à Teahupo’o en 2015 et actuellement coach-consultant pour l’équipe de France de surf, a pris la parole sur les réseaux sociaux.

Dans sa publication rédigée en anglais, il prend notamment la défense des deux athlètes polynésiens qualifiés pour l’épreuve olympique, Kauli Vaast et Vahine Fierro, dont il a choisi une photo en guise d’illustration. Face “à la pression”, il appelle à privilégier le maintien du “dialogue ouvert”, tout en saluant le travail “excellent” mené par les associations en faveur de la préservation de cet “endroit très spécial” qu’est Teahupo’o.

Traduction

“Cela fait chaud au cœur de voir les surfeurs montrer leur respect à Teahupo’o. C’est très intense ces derniers temps. Toutes les parties ont essayé de trouver la meilleure solution pour garantir que Teahupo’o reste Teahupo’o. C’est un endroit très spécial. Juste pour être clair, les athlètes locaux, en particulier Vahine et Kauli qui vivent là-bas, sont au premier rang depuis le début, participant aux réunions, s’assurant que les Jeux olympiques comprennent à quel point c’est sérieux. Ils se lèvent, élèvent la voix en interne depuis le début de tout cela.

Je me souviens de Vahine debout devant tout le monde à Paris, expliquant à quel point cette terre était sacrée et leur expliquant que c’était bien plus qu’une simple tour en aluminium. Elle a déclaré : « Il s’agit des énergies déplacées ou détruites par les humains. C’est pourquoi c’est devenu une telle bataille. Les tahitiens s’offusquent du manque de respect de notre lieu sacré. C’est notre temple. C’est une croyance spirituelle, une incarnation vivante de notre patrimoine et de la terre de nos ancêtres ».

J’ai lu certains dire que l’équipe tahitienne/française était trop discrète sur tout ça. Vous n’avez aucune idée de ce qui se passe en interne. Cela me met en colère de penser que certains d’entre vous pensent qu’ils s’en moquent. Ce n’est pas la responsabilité des « olympiques » de devoir composer avec les décisions du gouvernement. Je préfère voir toutes les grandes organisations de surf élever la voix pour trouver les meilleures solutions plutôt que de mettre la pression sur les surfeurs. Les associations de Teahupo’o font un excellent travail pour que ce lieu soit respecté et que leurs voix soient entendues…

J’ai été constamment en contact avec les gouvernements ces derniers mois. C’est une situation très complexe. Il se passe beaucoup plus de choses dans les coulisses. Je veillerai à toujours donner mon opinion honnête. Gardons tout cela dans la bonne humeur et le dialogue ouvert. Aloha”.