Une semaine après le début de la grève, dans les sociétés d’hydrocarbures, la situation reste au point mort. Aucune négociation depuis le 14 décembre dernier. Certaines îles des Tuamotu commencent à être impactées, comme Tikehau, où la mairie informe que le manque de carburant va bientôt se faire ressentir chez les particuliers.
Vetea Tehahetua, secrétaire général de l’Union des travailleurs des hydrocarbures de Polynésie (UTHP), explique que la situation reste inchangée depuis une semaine. Pas de discussion avec les différentes directions. “Pour les sociétés STDP, SOMSTAT et STDO, il y a environ une trentaine de grévistes“, poursuit-il, avant d’assurer : “on ne va rien lâcher”.
Une grève qui commence à avoir un coût. D’abord pour les grévistes, mais aussi pour les sociétés concernées. Exemple, la présence à quai d’un pétrolier depuis samedi au port de Papeete. Ce navire, informe le secrétaire général de l’UTHP, reste généralement deux jours et une nuit. A quai depuis presque une semaine, cela va forcément engendrer des coûts supplémentaires non négligeables pour les sociétés destinataires, en l’espèce Pétropol et Total.
État et Pays indiquent suivre la situation “de près”
Vetea Tehahetua précise que le débarquement de ce pétrolier est aujourd’hui effectué par des équipes encadrantes des sociétés STDP et STDO. Concernant les revendications, il explique qu’elles font l’objet de discussions depuis 2019, sans avoir jamais abouti. Exemple : passer des contrats à temps partiel en temps plein suite à des départs à la retraite.
Du côté des armateurs, on informe que certains navires ont quitté Papeete ou vont quitter Papeete avec peu de fûts de carburant voire pas du tout. “L’activité fûts est à l’arrêt, tous les opérateurs sont sur le piquet de grève”, précise Vetea Tehahetua. Contacté, l’armateur du Cobia III informe que le bateau, parti lundi 18 décembre, avait à son bord dix fûts de carburant, sur cent-quarante demandés.
Le navire Dory, qui quitte la capitale ce 20 décembre, part à vide alors qu’une centaine de fûts étaient attendus. Manque à gagner : environ deux millions de francs. Même situation pour le Mareva Nui qui, sur une commande de trois-cents fûts, informe n’en avoir reçu qu’une centaine. Seul l’armateur du Taporo indique ne pas encore avoir souffert de cette grève.
Du côté de l’État et du Pays, on indique suivre la situation de près depuis le début de la grève. Dans certaines îles des Tuamotu contactées, la situation reste encore tenable, comme à Rangiroa, Takapoto, Fakarava ou Mataiva. Mais quid de toutes les autres îles ? Les directions des différentes sociétés concernées par le mouvement restent à ce jour injoignables.