Justice – Un an de prison avec sursis pour violences conjugales répétitives

L'homme de 36 ans a été condamné par le tribunal de Papeete, lundi 25 mars, à 18 mois de prison ferme. (Photo archives d'illustration YP/LDT)
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Jean-Baptiste, 25 ans, comparaissait devant le tribunal de Papeete, jeudi 7 mars, pour des faits de violences envers sa campagne, Marie-Dominique. Une nouvelle affaire de violence conjugale qui démontre l’ampleur du fléau en Polynésie. Charnu, les deux bras tatoués et des sandales plastiques aux pieds, Jean-Baptiste habite à Pirae mais ne travaille pas. Il aurait violenté Marie-Dominique de janvier 2021 à février 2024. 

Les faits

En juillet 2023, Inès, la grand-mère de Marie-Dominique, appelle la Direction de la santé car “sa petite fille est violentée depuis cinq ans par son compagnon“. Malgré un premier dépôt de plainte en 2022, les violences continuent et elles s’intensifient. D’abord des gifles, puis Marie-Dominique se retrouve avec un “œil au beurre noir“, des hématomes sur tout le corps, une bouche gonflée et une incapacité de travail de trois jours. Pour toutes ces raisons, Jean-Baptiste est convoqué au tribunal le 20 mars 2023.

Le 5 février 2024, nouvel acte, c’est une assistante sociale qui donne l’alerte aux autorités lorsqu’elle constate des blessures relatives à des violences conjugales sur le corps de la victime. Jean-Baptiste est interpellé et placé en détention à Nuutania pendant un mois. 

Des violences habituelles et régulières

À la barre, le prévenu reste les bras derrière le dos. Il explique que les violences se déroulent lorsque le couple se dispute. “Elle se tape quand elle s’énerve après moi“, déclare Jean-Baptiste. Ces violences sont habituelles et régulières : “presque tous les week-ends“, est-il précisé. En effet, le couple partage deux domiciles : un à Pirae et un autre à Pueu. Étonnamment, les violences se passent uniquement lorsque le couple est logé à Pueu, chez la famille de Marie-Dominique, qui sont les témoins principaux des épisodes traumatiques. Alors qu’à Pirae, c’est l’amour fou : le couple est en intimité et personne ne peut “les épier“.

Selon l’expertise psychologique, Marie-Dominique est en état de stress et d’anxiété. Elle se sent responsable des disputes et minimise les violences “au nom de l’amour“. Interrogée à la barre, Marie-Dominique reconnaît toutes les violences subies. Toutefois, elle espère que son compagnon a compris la leçon pendant son mois de détention à Nuutania. Elle souhaite également du changement et pour cela, elle s’engage à trouver un emploi dans le secteur de l’administration. Elle confirme aussi que le manque d’intimité au domicile familial de Pueu favorise les disputes violentes. 

Reconnu coupable

Jean-Baptiste est reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Papeete. Il est condamné à un an d’emprisonnement dont dix mois avec un sursis probatoire pendant deux ans. Il devra aussi suivre un stage sur les violences conjugales et sur le travail. Il est maintenu en détention à Nuutania. 

Les prénoms utilisés dans cet article sont des prénoms d’emprunt.