TRIBUNE – “Mutisme hurlant” par Simone Grand

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“A deux mois des élections désignant les représentants à l’Assemblée chargés d’élire le Président du gouvernement qui nommera ses ministres et déléguera ses pouvoirs en cascade jusqu’au planton de service, un inquiétant et scandaleux silence règne.

L’habituel culte de la personnalité n’a-t-il plus personne apte à faire rêver de lendemains qui chantent pour tous et non plus pour la seule caste qui se gave ?
Chacun prend-t-il conscience que le choix ne se résume plus entre Indépendance / Autonomie?

Le choix autonomiste ne réserve plus de surprise ni d’espoir de traitement intelligent des problèmes qui gangrènent notre société et notre environnement.
Nos majestés semblent avoir atteint les limites d’imagination créatrice pour relever les défis de notre temps. Ça continue à mécaniquement persécuter l’excellence et à promouvoir la médiocrité.

Les indépendantistes n’ont toujours pas annoncé le type de société et de régime qu’ils ont choisi pour nous : Royauté ? République ? parlementaire ? présidentielle ? laïque ? religieuse ? Quelle monnaie ? Quelle langue officielle ? Le français ? L’anglais ? Le chinois ? Le russe ?…
La langue tahitienne est-elle irrémédiablement gélifiée dans l’hébreux et le grec ?

Ô douloureux constat sur l’éphémère de la jeunesse ! Les “Jeunes requins” d’hier, sont tout aussi poussifs que leurs édentés aînés après moins d’une décade de gavage. ‘Aueeee!
En toute orgueilleuse impudeur, ça joue à saute-mouton d’une presque liste à une autre inexistante mais déjà secrète ! Ça tracte et combine “sa” place sur le bulletin à scrutin de liste, négocie avantages et compensations personnels…

Nos problèmes de société ? Ils y sont indifférents. Ceux au statut de la fonction publique étant nombreux, les vaillants syndicalistes seraient bien inspirés de vérifier s’ils ont pris leurs congés pour s’adonner à leurs sombres “pere fanu’u = pousse-toi de là que je m’y mette”.

Seuls des électeurs bourrés, stones ou endormis voteront pour elles et eux ! Car hélas, à part quelques exceptions, les femmes de pouvoir s’avèrent n’être que des mecs comme les autres.

Or, le signal d’alarme du foncier hurle.
Aucun descendant des premiers habitants ne peut plus, sans courber l’échine devant des politiciens, acquérir une parcelle de sa terre ancestrale jadis cédée pour une chimère par un tupuna berné lors d’un malentendu culturel en situation de sujétion et/ou sidération.

Agences immobilières et sociétés à capitaux étrangers sont les véritables maîtres de notre foncier.
Aucun de nos élus, gouvernant ou s’opposant, entouré de conseillers aux faramineuses rétributions n’est fichu de proposer une alternative à cette réalité de dépossession foncière qui s’ajoute à la menace de montée des eaux.

L’application irréfléchie d’une loi égalitaire élaborée pour un continent, s’avère inégalitaire, anti-autochtone et raciste dans nos archipels au passé colonial.

Il y a urgence à négocier avec l’Etat l’adaptation de la législation du foncier et de l’emploi en tenant compte de la Géographie et de l’Histoire… (tout en exigeant rigueur et clarté de la part des bénéficiaires).

Posons le problème suivant : une ou deux pirogues type Hokulea -un paquebot à 3 000 passagers.

  • 10 passagers de pirogues montent à bord du paquebot…
  • 10 passagers du paquebot descendent sur une ou même deux pirogues…
    Exigeons de nos candidats, des solutions.

‘Ia maita’i”

Simone Ta’ema Grand