Réforme des retraites : rangs clairsemés et référendum d’initiative partagé demandé

Temps de lecture : 2 min.

La manifestation des fonctionnaires d’État contre la réforme des retraites, et le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, n’a pas mobilisé les foules ce jeudi 23 mars en Polynésie française. Cela contrairement à la métropole où les manifestants se comptaient par millions la veille au soir dans les grands centres urbains. A Papeete, grévistes et manifestants ont commencé à se regrouper en début de matinée sur l’avenue Pouvanaa a Oopa, en face du haut-commissariat de la République. Ils avaient disparu avant même la fin de cette matinée ! Pas de débordements donc mais quelques chapiteaux, banderoles et drapeaux pour afficher le mécontentement.

Bref, pas de quoi faire plier un quelconque gouvernement, mais certains leaders syndicaux polynésiens s’étaient envolés vers Paris le week-end précédent afin d’y porter leurs revendications.

 Il faudrait 4,87 millions de signatures 

De toute façon, tout va s’arranger quand on aura l’indépendance” lance un manifestant sur le point de rentrer chez lui après cette matinée de mobilisation où tout est déjà plié rangé alors qu’il n’est même pas 11h30. Avant midi, la présidence envoyait les premiers chiffres de grévistes dans les établissements scolaires de l’enseignement public : environ 30%.
De son côté, un membre de la Fédération syndicale unitaire dans l’enseignement agricole explique que c’est désormais au travers d’un référendum d’initiative partagé que le combat sera mené, en faisant voter tous les Français et donc les Polynésiens. “Il faudrait 4,87 millions de signatures à cette pétition pour que le référendum passe, et si tel est le cas, alors la réforme des retraites ne passera pas” explique Eric Faccioli.

Jean-Marc Monnier

Petite matinée de manifestation jeudi avenue Pouvanaa a Oopa : tout est déjà plié rangé alors qu’il n’est même pas 11h30 ! (Photo : JMM)

Eric Faccioli, FSU Agricole

“Ils ne vont jamais avoir leur retraite

“Malheureusement, la mobilisation est moins importante qu’en France parce qu’ici ce sont plutôt les fonctionnaires qui revendiquent. J’ai l’impression que le monde privé hors enseignement, hors fonctionnaire, ne se sent pas impliqué. Pour le moment, ici, ce sont 38 années de cotisation au bout desquelles vous avez le droit de prendre la retraite. Sauf, que le gouvernement de Polynésie pourrait très bien envisager à terme 43 ans de cotisation.”

Taux de grévistes dans les écoles et établissements scolaires de l’enseignement public

  • 1er degré : 41,76%
  • 2nd degré : 20,07%
  • Ensemble : 30,61%