Secteur primaire et gendarmerie api au programme de Gérald Darmanin

Gérald Darmanin : "Grâce à des marins polynésiens courageux qui passent des dizaines de jours en mer ; nous avons du thon dans les eaux polynésiennes à exporter ; cela crée une balance commerciale positive dans le secteur de la pêche." (Photo : SB/LDT)
Gérald Darmanin : "Grâce à des marins polynésiens courageux qui passent des dizaines de jours en mer, nous avons du thon à exporter ; cela crée une balance commerciale positive dans le secteur de la pêche." (Photo : SB/LDT)
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Gérald Darmanin a continué ce jeudi 17 août son marathon polynésien. Après la presqu’île de Tahiti, mercredi après-midi, où il a été annoncé que la tour des juges, pour les épreuves de surf des jeux olympiques à Tehaupo’o – dont le coût est estimé à 527 millions de francs – serait bien financée à parts égales entre le Pays et l’État,le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer était ce jeudi au port de pêche de Papeete, avant de se rendre ensuite sur l’île sœur, à Moorea.

Encore une journée bien chargée pour la délégation ministérielle. Réveil aux aurores avec comme première visite, le port de pêche de Papeete. Accompagné du ministre délégué en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, et en présence de Moetai Brotherson et d’une partie de son gouvernement, Gérald Darmanin, a débuté sa journée par la visite du bateau “Ulysse One”.

Ce choix de bateau, dont le propriétaire est Georges Moarii, patron d’Ocean Products, n’est pas un hasard. En effet, il est le fruit d’une facilitation des démarches administratives dans l’obtention de la défiscalisation, initiée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer en 2018, après sa visite au fenua, alors qu’il était ministre de l’Action et des Comptes publics.

“Je suis heureux d’avoir visité un bateau qui a été défiscalisé grâce à ce que nous avons fait”

“Je voulais voir le résultat de ce que nous avions initié lors de mon premier déplacement, qui consistait a débloquer les verrous administratifs qu’il y avait à Paris sur la défiscalisation. Je suis heureux d’avoir visité un bateau qui a été défiscalisé grâce à ce que nous avons réalisé il y a cinq ans” a indiqué le ministre. “Il faut continuer à le faire car ce sont des bateaux produits en Polynésie française, ce qui donne de l’emploi local. Grâce à des marins polynésiens courageux qui passent des dizaines de jours en mer, nous avons du thon à exporter ; cela crée une balance commerciale positive dans le secteur de la pêche.”

Le président du Pays a relevé que, grâce à cette simplification pour obtenir la défiscalisation, 20 bateaux ont pu être construits en Polynésie. Il souhaite le développement de la filière en quatre volets : formation, construction des navires, infrastructures internes et un volet organisation de la filière d’exportation. “Sur ces quatre volets, je pense qu’on va pouvoir discuter avec l”État et c’est toute la satisfaction qui est la notre aujourd’hui” a déclaré le président. (Lire aussi : Moetai Brotherson – “J’ai envie de faire confiance au président de la République”)

Gérald Darmanin a aussi indiqué au président Brotherson que l’Etat accompagnerait le Pays, si ce dernier le souhaite, dans l’agrandissement du port et dans le développement de la production de la pêche, bien que cela relève des compétences du gouvernement local.

“Ce qui est très intéressant, c’est de voir qu’il y a filières qui sont très fortes en Polynésie française, comme le miel”

La visite du port de pêche de Papeete terminée, direction l’île sœur pour le ministre et ses équipes avec comme premier point de chute le lycée agricole d’Opunohu. Il a été question ici de présenter le savoir-faire des jeunes de l’établissement : de la culture à l’élevage, en passant par la production de produits artisanaux.

“Je suis très heureux de pouvoir non seulement écouter mais encourager ceux qui, en Polynésie française, ont envie de former d’abord la jeunesse polynésienne pour qu’elle reste sur sa magnifique terre et produire en étant responsable, respectueux de l’environnement. Ce qui est très intéressant, c’est de voir qu’il y a des filières qui sont très fortes en Polynésie française, comme le miel. Et puis, il y a des filières, notamment la production de viande, qui méritent d’être soutenues ; on l’a vu pour l’élevage de porc” a souligné Gérald Darmanin.

Deux nouvelles brigades de gendarmerie à venir sur le fenua

Taivini Teai, ministre de l’Agriculture et des Ressources marines, en charge de l’Alimentation et de la Recherche, a profité de cette visite pour rappeler l’importance de la souveraineté alimentaire. Il a aussi exprimé le besoin d’avoir sur le territoire une agence de développement économique agroécologique. Celle-ci permettrait de disposer, au fenua, de techniciens qui pourraient assurer des formations auprès des agriculteurs du Pays dans des domaines variés comme par exemple la lutte contre les virus dans les cultures.

La journée s’est poursuivie au CRIOBE et au Fare Natura où enjeux environnementaux et réchauffement climatique ont été abordés, dont le blanchissement du corail : “C’est très important de voir que nos Outre-mer en général, mais la Polynésie en particulier, sont les territoires les plus touchés par le réchauffement climatique” a déclaré Gérald Darmanin avant d’ajouter : “Comprendre ce qui se passe, c’est un travail que fait l’État français auprès de la Polynésie pour pouvoir aider à garder une biodiversité magnifique.”

Cette visite à Moorea aura enfin été marquée par les annonces du ministre de l’Intérieur, à savoir la création de deux nouvelles brigades de gendarmerie : une brigade à Tahiti, spécialisée contre les violences faites aux femmes et une nouvelle brigade de 10 gendarmes à Moorea. Celle-ci devrait être opérationnelle dès le début de l’année prochaine. La création de la nouvelle brigade de Moorea répond à une demande du maire de l’île, Evans Haumani.