Taravao : la restauratrice Myriam Taurua s’en est allée

Du snack Chez Myriam au restaurant Le Manoa, l'enseigne a changé, mais la bonne cuisine et la convivialité se perpétuent à travers ses enfants (Photos : archive ACL/LDT et DR).
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Elle faisait partie des grands noms de la restauration à la Presqu’île. Le 16 décembre 2023, Myriam Taurua-Bailleul s’est éteinte à l’âge de 64 ans en métropole, où elle était hospitalisée.

En 2019, nous l’avions interviewée à l’occasion de l’ouverture du restaurant Le Manoa, à l’emplacement de sa roulotte, puis de son snack, Chez Myriam, construit en 1991. Entre l’ambiance et la carte, elle nous avait confié son émotion de voir ses enfants prendre la relève. “Ça me touche beaucoup quand je vois tout ce que mes enfants sont en train de faire. Je suis très fière d’eux, parce qu’ils ont travaillé dur pour en arriver là”.

“Chez Myriam, c’était le rendez-vous des copains !”

L’annonce de sa disparition a entrainé un vent de nostalgie parmi ses anciens clients et amis, qui pleurent “une grande dame” ou encore “notre Mymy” sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Maeva Cavallo se souvient. “Elle était là du matin au soir. C’était une femme polynésienne dynamique et impliquée dans son travail et son entreprise. J’ai toujours admiré son courage : elle menait tout de front avec un leadership ancré en elle. Et c’était aussi une femme d’une grande générosité, avec de vraies valeurs”.

Myriam Taurua a contribué au dynamisme économique de la Presqu’île, faisant de son snack un lieu où la convivialité avait toute sa place. “Elle a commencé par une cuisine familiale. Elle mettait de l’amour dans chaque plat et elle avait une attention pour chaque client, que ce soient les gendarmes qui venaient manger chez elle ou les gens de Taravao : on venait tous retrouver cette ambiance et ses bons petits plats. Chez Myriam, c’était le rendez-vous des copains ! On s’y sentait comme chez soi. Elle organisait aussi des soirées karaoké et des concerts. Sa force, c’est d’avoir réussi à transmettre cet amour de la cuisine à ses quatre enfants, qui en ont fait leur métier”, remarque Maeva Cavallo.

Le maire de Taiarapu-Est ne tarit pas non plus d’éloges pour honorer sa mémoire. “C’est une femme de caractère qui a marqué l’histoire de la restauration à la Presqu’île. Je m’y rendais moi-même de temps en temps, et aussi avec le conseil municipal, à l’occasion de déjeuners. On appréciait particulièrement son pua’a sauce huître, ses ragoûts et son poisson cru. Ce qui est remarquable, c’est qu’elle a réussi à tenir dans le temps avant de passer la relève à ses enfants. C’était une femme vivante qui aimait partager de la joie autour d’elle. Elle était très accueillante : elle savait recevoir”, confie Anthony Jamet.

Une veillée se tiendra ce mardi 26 décembre, à 17 heures, au restaurant Le Manoa, “ce lieu qu’elle chérissait tant”, avec une messe à 18 heures. Une seconde messe est prévue au temple protestant Ziona de Taravao, mercredi 27 décembre, à 13 heures, suivie de l’inhumation au cimetière communal de Taravao, à 14 heures.

L’équipe de La Dépêche de Tahiti adresse ses sincères condoléances à la famille de Myriam Taurua.

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