Comparution immédiate – 18 mois de prison ferme pour avoir percuté une douanière

Une audience en comparution immédiate s'est déroulée ce lundi 8 janvier au tribunal de Papeete. (Photo : SG/LDT)
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Le prévenu aura 30 ans le 13 janvier 2024. Son casier judiciaire est déjà chargé avec des peines de prison pour des violences et une agression sexuelle. 

Dans le box du tribunal, à Papeete, il comparait ce lundi 8 janvier pour des faits récents, principalement pour violence aggravée et refus d’obtempérer le 18 octobre 2023. 

Ce jour-là, vers 1 heure du matin, il est au volant d’un véhicule stationné sur le parking d’une plage publique près du Méridien, à Punaauia, lorsqu’une patrouille de douaniers s’approche. A bord des deux véhicules banalisés, sept douaniers. Trois d’entre eux sortent des voitures avec des lampes torches. L’homme contrôlé opère alors une marche arrière. Les douaniers, en uniforme, lui ordonnent de s’arrêter mais l’individu repart en marche avant. C’est là que le drame survient. Il percute une douanière, touchée au genou gauche par le pare-choc. 

La voiture, qui n’était pas à lui, sera retrouvée plus tard, dans une servitude, avec le portable du prévenu à proximité. On suppose qu’il l’a perdu dans sa fuite. 

“Je n’avais pas vu que c’était des douaniers, j’ai cru que des personnes voulaient s’en prendre à moi (…) j’avais des écouteurs ” affirme le prévenu qui explique qu’il a “paniqué”, qu’il était “fatigué” et qu’il avait “fumé du cannabis”. 

La douanière blessée, qui s’est arrêté de travailler durant 10 jours, est appelée à la barre. Plutôt indulgente, elle précise : “on s’est déjà expliqué. Il s’est excusé. Je le connais. Il est issu d’un milieu modeste, je peux comprendre… Je l’avais déjà encouragé à changer, surtout qu’il est désormais papa…” En effet, le bébé, né il y a quelques jours, est dans la salle d’audience, dans les bras de sa maman. Le prévenu le voit pour la première fois. Son visage s’illumine lorsqu’on évoque son enfant. 

Cette nouvelle paternité, ainsi qu’une enfance difficile, avancées par la défense pour adoucir la peine n’a cependant pas amadoué le président qui a suivi les réquisitions du procureur, soit 18 mois de prison ferme avec maintien en détention, 120 000 F à verser à la victime au titre du préjudice moral et obligations de soins. En effet, le prévenu reconnaît fumer du paka depuis l’âge de 16-17 ans. Lors de l’audience, il était également poursuivi pour conduite en ayant fait usage de stupéfiants le 13 décembre 2022 et usage illicite de stupéfiants le 5 décembre 2023.