Vigilance rouge pour fortes pluies : près des rivières, les habitants se préparent au pire

"Pour l'instant, ça va, mais je suis inquiète", nous a confié Angèle Estall, dans le quartier de la rivière Aoma, à Toahotu, ce mercredi matin (Photos : ACL/LDT).
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Entre la pré-alerte cyclonique et la vigilance rouge pour fortes pluies, les habitants des îles du Vent sont sur le qui-vive. Ce matin, mercredi 7 février 2024, le ciel était encore clément à la Presqu’île de Tahiti. Les habitants les plus exposés en ont profité pour achever les derniers préparatifs avant le passage de la dépression NAT.

Rester ou partir ?

À Taiarapu-Est, du côté de Faaone, dans le quartier de la rivière Mapuaura, nous avons croisé Albert Saminadame et sa fille, des sacs de courses à la main. “On ne va pas rester chez nous. On va aller dans une école pour se mettre à l’abri. On préfère, c’est plus sûr. On a été inondé plusieurs fois : dès que le pont est bloqué, la rivière déborde dans tout le quartier. Avec le risque cyclonique, on n’est vraiment pas tranquille”, confie le père de famille.

Chez Moana Ebbs, régulièrement inondé lui aussi, les trois adultes et deux enfants présents se préparent au pire. “Dès qu’il pleut fort, on se tient sur nos gardes, vigilance ou pas. On est souvent inondé jusque dans la maison. On a préparé tout ce qui est nourriture, eau, radio à piles et lampes torches, comme on nous a recommandé. On a mis tout ce qu’on peut en hauteur. Maintenant, on attend. Vu que le caniveau n’a pas été curé récemment, on a peur que ça recommence. On fait quand même le choix de rester chez nous. Si c’est trop fort, on ira se mettre à l’abri en hauteur dans une autre maison. C’est difficile de quitter son domicile et de le laisser sans surveillance avec les risques de vols”, remarque-t-il.

“Pour l’instant, ça va, mais je suis inquiète”

À Taiarapu-Ouest, du côté de Toahotu, le quartier de la rivière Aoma fait partie des zones sensibles. Prête à partir faire un dernier complément de courses à Taravao, Angèle Estall nous a confié ses inquiétudes. “Avec les fortes pluies, le problème, ce sont les gens qui habitent au fond de la vallée et qui laissent leurs arbres coupés en bord de rivière… C’est ça qui nous pénalise quand ils viennent se coincer sous le pont”, souligne-t-elle.

Malgré des travaux de déblaiement réalisés à l’embouchure, l’administrée est sur le qui-vive. “On se prépare depuis les premières annonces. On a mis nos affaires de côté et en haut dans les placards. À l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, on nous encourage toujours à nous préparer et à stocker. Mais je n’ai pas attaché mon toit, car ça coûte trop cher… Pour l’instant, ça va, mais je suis inquiète. La mairie m’a appelée avant-hier pour s’assurer que ma mère, qui est alitée, est en sécurité, ce qui est le cas. On se tient prêt à évacuer si besoin”.

Le passage de la dépression NAT à proximité au Sud de Tahiti est prévu entre la nuit de mercredi et jeudi matin.

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